5 GN dans 5 pays: rétrospective 2014

Après une année 2013 éreintante, j’ai comme prévu levé le pied en 2014. Pas d’organisation de GN et seulement cinq jeux en tant que PJ / PNJ, souvent en compagnie d’amis. Hasards de l’expatriation, il a fallu voyager un peu plus que prévu.

Bus Stop

De nos jours, quelques tranches de vie d’un groupe de gens ordinaires qui prennent le bus à la même heure.

Un nano-GN (2 heures, 5 joueurs, 1 orga) de Lila Clairence, axé sur l’amitié et tentant de générer des sentiments positifs. Joué en jeu d’ouverture de la convention Knutpunkt 2014, en Suède. Scénario en français dispo ici.

Les moins:

• comme souvent avec ce genre de format, on est à la limite du GN, de l’exercice de théâtre et du psychodrame. Pas vraiment un “moins” pour moi, mais beaucoup de GNistes classiques risquent d’avoir un goût de trop peu.
• comme souvent avec ce genre de format, le rôle de metteur en scène de l’orga, qui ne doit pas hésiter à couper les scènes assez tôt, est très important. Encore une fois rien de grave, mais bien prévenir les partisans du “une fois le jeu lancé l’orga ne fait plus rien”.

Les plus:

• prouver qu’on peut faire du Nordique sans faire du GN triste/choquant/”à message”
• excellente introduction à une création de perso collaborative, sur le champ, par différentes techniques. Ces persos sont souvent bien meilleurs que ceux qu’on reçoit dans de gros GN
• objectif atteint sur le côté “éliciter des sentiments positifs”. On peut participer à un jeu mené par une personne avec qui on est en grave désaccord depuis des mois et en ressortir avec le sourire. Pas ami pour autant, mais avec le sourire.

Atelier pré-GN Lords of the Ring: quelques secondes avec de se faire projeter par le prof.

Lords of the Ring

Les catcheurs de la Fédération de Catch Français tentent de donner un show de malade pour faire péter l’audimat et envoyer un des leurs catcher aux USA.

Le premier huis clos catch précédé de cinq heures d’entraînement sportif, organisé par le 5e éléphant à Chambéry, France.

Les moins:

• pas de ring donc pas de projections dans les cordes
• mon oubli des étirements après le GN, engendrant les courbatures les plus mythiques de ma vie.

Ça rigole pas avec l’Animal.

Les plus:

• l’enthousiasme communicatif de l’orga principal, qui a poussé les gens à donner le meilleur d’eux-même
• l’entrainement de catch avec un prof pro
• pas de blessés malgré des débutants complets et des prises qui donnaient très bien
• Le subtil mélange de “murder à la bonne franquette” et de technologie super cool comme les coups de pression vidéos enregistrés et diffusés pendant le jeu
• la création collaborative en jeu, pendant le jeu: réglage de combats, rivalités etc.

Pour plus de détails, lire l’article et ses commentaires sur electro-gn.

El Siniestro faisait son entrée sur la musique de Salma Hayek dans “Une nuit en enfer”. Il m’a ruiné mon adolescence.

Conquest of Mythodea

Les habitants de Mythodea, lassés de se faire envahir par les forces de la Raison, quittent leur continent par un portail et débarquent dans le Monde-Miroir pour tout péter.

Le plus gros GN médiéval-fantastique du monde, organisé par Live Adventure pour environ 8000 personnes, dans les prairies de Brokeloh, en Allemagne.

Les moins:

• le côté “je suis trop vieux pour ces conneries”. Look des méchants qui tourne parfois au Bioman, une logistique assez lourde, grosse semaine de craft, suivie d’un long trajet, un grimage exigeant sur plusieurs jours
• les foirades du format bac à sable, résultant en des quiproquos qui n’apportent rien au jeu et de longues marches pour rien
• les combats de masse sur des terrains trop étroits, où même une arme d’hast n’aide plus devant l’épaisseur des lignes, l’impossibilité de combats un peu fluides et tournoyants. La puissance des PNJ, combinée à l’incompétence des généraux PJ, donnait l’impression de se faire envoyer au massacre sur un mur de métal.

Les plus:

• le roleplay slaaneshii “tentateur du Chaos” fonctionne très bien. Déstabiliser les fiers héros germaniques par diverses collectes de fluides corporels, questions indiscrètes etc est toujours aussi fun. Ça n’améliorera pas les stéréotypes sur les francophones hédonistes et/ou dépravés…
• les grands moments du format bac à sable, comme des négociations avec un  armateur pour se faire construire un bateau. Ce qui aurait pu être un exercice de gestion commerciale assez chiant s’est révélé très fun à jouer grâce aux objets de jeu et aux différences culturelles entre les parties impliquées
• quelques magnifiques scènes de nuit, dont une bête analyse magico-alchimique rendue immersive par les lumières et encore une fois un matériel au top
• l’accueil charmant des GNistes locaux. C’est con, mais après 8h de route, voir de parfaits inconnus t’aider à décharger ton camion et monter tes tentes aide à bien démarrer le jeu
• l’évolution de la dynamique de groupe au sein de l’Ost Noir vers plus de roleplay, de GN “normal”
• voir le groupe reconnu pour ses contributions en jeu et hors jeu. dans ce qui reste quand même une campagne germanophone très hiérarchisée
• des costumes individuels variés mais raccords dans les couleurs, qui donnaient des déplacements en  groupe visuellement plaisants

Vénérer Slaanesh, c’est aussi profiter du repos du guerrier.

Bloody Old Town

Dans les USA des années 80, la petite ville de Dreaming se prépare aux élections municiaples par un débat politique. Pour la première fois, la compagne du chef des Bloody Bastards, un gang de bikers, se présente face au maire sortant.

Huis clos issu d’une série de jeux de rôle (sur table et en grandeur nature) ambiance biker, organisé sous le label WARGS à Bruxelles, Belgique.

Les moins:

• n’avoir pu jouer qu’un épisode de ce qui semblait être une super série
• n’avoir pas pris le temps, par des ateliers, de développer les relations de pouvoir entre bikers et le jeu “physique”.

Les plus:

• logistique simple mais thème original, looks inhabituels
• voir plein de persos vivre leurs vies en parallèle, comme dans une série télé
• le mélange de débutants et de GNistes expérimentés
• le challenge de jouer le pire salaud de ma vie
• une très belle mort.

C’est qui que tu as traité de “petit”?

Monster Hearts V

Dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre du début du XXe siècle, le fils d’un archéologue met aux enchères les biens de feu son père. Aucun lien bien sûr avec les récentes disparitions et autres rumeurs qui hantent les marais.

Huis clos lovecraftien organisée par Nugerôle / Le Four Fantastique au Landeron, Suisse.

Les moins:

• quelques longueurs dues à de la rétention d’info par des joueurs, qui auraient bénéficié d’une intervention de l’orga.

Les plus:

• reprendre le dogme Monster Hearts (un seul orga, plein d’indices papier) des années après l’épisode IV
• un subtil mélange de trucs flippants et de n’importe quoi rigolo
• un système de santé mentale qui marche très bien
• un bon dosage de la nostalgie et des nouveautés, rendant le jeu accessible à la fois aux vieux potes et aux nouvelles têtes
• un site très cool, permettant une petite séance de spiritisme dans les vignes.

On faisait moins les malins quand certains ont commencé à lire des grimoires…

Bref, une bien belle année côté jeu, on terminera cette rétrospective au prochain article, avec trois conventions de GN dans trois pays.